On se referait bien une toile. Après Rollin’, Truffaz sort Clap ! ; deuxième volet de ses histoires de cinéma. Il réitère ce prodige de substituer ses propres images à celles que les bandes originales suscitent. Ou, comme le dit le réalisateur Bruno Nuyten : « Au-delà des souvenirs des films cités, l’interprétation d’Erik Truffaz ouvre l’imaginaire vers d’autres films qui n’ont jamais été faits. » Tout ceci est très bien tourné. Pour réécrire le script de nos vies, Truffaz rassemble une troupe d’acteurs nés.

Le tellurique Marcello Giuliani avec qui il produit l’album. Ces deux-là sont des partenaires en crime depuis si longtemps qu’il leur suffit de ne pas se regarder pour comprendre où ils veulent en venir. La contrebasse crépite, les pistons s’agitent, on dirait les dialogues d’un buddy movie au pays des frissons. Et puis il y a la guitare western de Matthis Pascaud, la batterie dégingandée de Raphaël Chassin, les claviers en peau de léopard analogique d’Alexis Anérile, cette jeune garde s’ébat en toute liberté, dans des espaces de jeu qui ont l’air illimités.